Trucs et astuces du Flash Cobra

Très utile en cas de contre-jour ou d'éclairage latéral non diffus (ciel dégagé par exemple), le flash en "fill-in" permet de "déboucher" les ombres sur le sujet en avant plan. Le fill-in est actif en mode priorité au diaphragme (Av) ou à la vitesse (Tv). Les contraintes d'exposition sont alors habituelles et le flash n'éclaire le sujet que très légèrement (environ -1 IL) ; juste assez pour adoucir les ombres. La compensation de l'exposition du flash permet de choisir le niveau de débouchage.

En cas de forte luminosité, le mode synchro haute-vitesse permet d'éviter de trop fermer le diaphragme.

Ci-contre, l'image est prise en mode Av sans flash. En passant votre souris, le flash est simplement enclenché.

Pour utiliser le flash comme éclairage principal, il faut être en mode manuel (M). L'ajustement manuel de l'exposition agit sur l'arrière-plan, la compensation de l'exposition du flash agit sur le sujet en avant plan.

Le réglage de l'exposition est un compromis, mais en règle générale : le diaphragme est réglé pour la profondeur de champ souhaitée, la vitesse doit être suffisante pour éviter le flou de bougé et elle doit être inférieure à la vitesse de synchro pour éviter la synchro haute-vitesse et avoir le maximum de puissance de flash disponible. L'arrière-plan sera probablement sous exposé, mais il est également possible de régler la sensibilité en ISO pour l'ajuster.

Ci-contre, l'image est prise à f/2 1/80s et 200 ISO ; en passant votre souris nous montons à 400 ISO.

Le flash est une source de lumière ponctuelle qui provoque des transitions assez dures entre les parties éclairées et les ombres.

L'utilisation d'un diffuseur par réflexion comme le Lumiquest Pocket Bouncer permet d'adoucir ces transitions. Personnellement, j'utilise un découpage Bristol A4 qui se plie à plat pour un transport efficace & indolore. Par contre, au delà de trois mètres environ, une si petite diffusion est inutile et ne fait qu'accélérer la décharge des piles.

Ci-contre, l'image est prise en flash direct. En passant la souris un diffuseur a simplement été ajouté.

Un avantage de l'énorme diffuseur qu'est un plafond ou un mur blanc, c'est une lumière plus homogène pour des scènes à plans étagés (plusieurs personnes par exemple). À moins de placer les sujets en arc de cercle autour du flash, un éclairage en direct va créer des dégradés d'exposition vite inacceptables en fonction des distances avec le flash.

Ci-contre, l'image est prise avec diffuseur monté sur le flash. En passant la souris le flash est dirigé vers le plafond.

En intérieur, nous avons l'habitude de voir la lumière artificielle venir des plafonniers créant des ombres sous les arcades et sous le menton… Cet effet est très visible avec le flash en indirect au plafond, mais peut être largement atténué par une simple carte bristol attachée au flash par un élastique et reflétant une partie de la lumière en direct pour atténuer les ombres (une sorte de fill-in manuel). Le flash 580EX possède une telle (petite) carte extractible. La quantité de fill-in est réglée par la taille de la carte et l'angle de la tête du flash ; 60° me semblant souvent être le bon compromis.

Des capuchons diffuseurs en plastique translucide sont fréquemment utilisés pour un résultat similaire mais avec l'inconvénient d'absorber une grande quantité de lumière et donc de décharger plus vite les piles. Dans une petite pièce, le diffuseur 14mm du 580EX peut également être rabattu pour projeter de la lumière sur murs et plafond.

Au delà de quelques mètres, l'effet de débouchage devient vite négligeable et j'utilise alors si possible le multi-flash (voir plus loin).

Ci contre, une photo avec le flash réfléchi au plafond, en passant votre souris la carte bristol permet d'atténuer les ombres.

Dans un intérieur de grande taille, le flash n'éclairera pas suffisamment l'arrière-plan. Pour améliorer l'ambiance de la scène, il est intéressant de descendre la vitesse d'obturation au dessous des limites habituelles pour une exposition autour de -1 IL (mode manuel M). Le sujet en avant-plan sera net, car figé par le flash. Un léger flou de bougé de l'arrière-plan ne dégradera pas la photo. L'utilisation de la synchro deuxième rideau permettra une allure plus naturelle si une partie du sujet (comme un bras) est en mouvement rapide.

Ci-contre, une photo prise au 50mm sur un EOS 20D au 1/80s. En passant votre souris, la photo a été prise sans trépied au 1/30s : le détail reste net.

Lorsqu'une composition comprend un avant plan flashé et un arrière plan éclairé en lumière artificielle, le choix du mode de la balance des blancs est difficile ! De même lorsqu'on utilise le flash en indirect au plafond et que ce dernier n'est pas tout à fait blanc... Un bon compromis est probablement d'utiliser la balance des blancs automatique (AWB). Néanmoins, l'ajustement de la balance des blancs sous CameraRAW en fonction du rendu souhaité et du souvenir de la scène est encore ce qu'il y a de plus efficace.

Ci-contre, une image en mode balance des blancs au flash. En passant la souris, la balance des blancs a été ajustée sous CameraRAW pour un meilleur équilibre.

Une meilleure solution pour équilibrer la balance des blancs en lumière artificielle est de fixer sur le flash un filtre adapté à la température de couleur, avec l'inconvénient d'un besoin supérieur en énergie sur les batteries du flash. Canon n'ayant pas de tels filtres, j'ai acheté les modèles Nikon SJ-3 que je fixe avec un élastique. Deux types de filtres en deux puissances différentes sont disponibles pour des lumières tungsten (jaune) ou fluorescentes (vert). La balance des blancs automatique ne fonctionne plus, n'oubliez donc pas de sélectionner celle qui sera adaptée au type de lumière artificielle.

Ci-contre, une image en mode balance des blancs automatique. En passant la souris, un filtre tungsten a été utilisé avec balance des blancs tungsten.

Un gros inconvénient des éclairages mono-flash est le manque de contrôle sur le modelé du sujet. Sans aller jusqu'à l'éclairage de studio, j'utilise maintenant volontiers mon 420EX (B) avec diffusion comme flash principal mobile et le 580EX (A) sur l'appareil comme fill-in en direct et pilote du 420EX.

Tout est permis, mais pour un portrait, un bon départ est de positionner B à 2 m du sujet, légèrement au dessus des yeux et à 45° du plan de symétrie du visage. Je ne met pas de diffuseur sur A, car il ne sert qu'au fill-in (pour adoucir les ombres crées par B). De plus, en tant que pilote il se met en mode grand-angle pour ratisser large lorsqu'il émet des instructions pour les flashs esclaves : il ne faut donc pas perdre de puissance.

Pour les photos de groupes (à table par exemple), B posé sur une armoire et diffusant via un plafond blanc permet un éclairage très homogène de la scène.

En ce qui concerne le ratio (A:B), il permet de régler la dureté des ombres. Par exemple peu d'ombre (1:2) pour femmes et enfants, un peu plus (1:3) pour les hommes et les natures mortes, ou peu de détail dans les ombres (1:4) pour les personnes âgées.

Ci-contre, flash avec diffuseur et en passant la souris, multi-flash à 45° avec ratio (1:3).

Malgré le grand nombre d'évolutions fonctionnelles du flash 580EX II, j'ai choisi d'acheter l'ancien modèle 580EX pour une fonctionnalité qui m'était primordiale. Dans les conditions ou j'utilise le multi-flash (évènement familial et flash déporté fixé sur un trépied), je souhaite pouvoir passer en mode mono-flash très rapidement pour capturer un évènement furtif mal couvert par le flash déporté.

Le 580EX possède un interrupteur pour passer du mode MASTER au mode OFF. Sur le 580EX II, il faut passer par des menus.

Le manuel du flash 580EX indique de glisser puis ouvrir le couvercle du compartiment à piles, ce qui est très difficile… Ajouter une étape intermédiaire en tirant légèrement sur la trappe rend l'ouverture beaucoup plus facile !

Passez la souris sur l'image pour une illustration.